Conférence philosophique, 22h40, Bibliothèque, 30 min

Lorsque l’on regarde le monde, il arrive que l’on n’ait plus envie de rire. Cette conférence montrera à quel point le rire est important, notamment dans les moments où il risque de rester en travers de la gorge – le rire étant compris comme la manifestation d’une attitude intérieure, qui permet de porter un regard distancié et productif sur l’incongruité et l’absurde. Révolte, narration et traitement humoristique sont examinés en tant que manières d’aborder l’inacceptable : quelles possibilités nous offrent-ils ? La question est de savoir comment vivre une révolte de manière à ce qu’elle ne trahisse pas à son tour les valeurs sur lesquelles elle se fonde. Pour cela, quelques réflexions de Camus sur la révolte sont associées à des réflexions sur l’humour de Shaftesbury, Hutcheson, Bergson et Kierkegaard de façon à ce qu’il devienne évident : non seulement l’humour peut souligner de manière particulièrement pertinente les contradictions et désigner l’inacceptable, mais il ouvre en outre l’espace de l’indéterminé et du non-absolu, qui sont des conditions préalables à la critique, à la participation, peut-être même à la liberté.

Svantje Guinebert a étudié la philosophie, le français et les sciences de l’éducation à l’Université de la Sarre de 2001 à 2009 et Lettres Modernes à l’Université de Montpellier de 2002 à 2003. De 2012 à 2021, elle a travaillé comme assistante de recherche à l’Institut de philosophie de l’Université de Brême, où elle a obtenu son doctorat en 2017 avec une thèse sur l’obéissance à l’autorité et la constitution du soi. La thèse a été publiée en 2018 chez mentis sous le titre « Hörigkeit als Selbstboykott. Eine philosophische Studie zu Autorität, Selbstkonstitution und Autonomie ». Depuis avril 2021, elle enseigne à l’Institut de philosophie de l’Université de Leipzig. Ses intérêts de recherche portent sur l’existentialisme, la philosophie morale, la philosophie de l’humour et la philosophie de l’éducation.