Exposition

BER #22, 2017, c-print, 100x123cm ©Matthias Hoch/ADAGP Paris, Courtesy Galerie Nordenhake, Berlin/Stockholm/Mexico City

D’après Shakespeare « Le monde entier est une scène ». Dans ses travaux, le photographe Matthias Hoch reprend cette idée en explorant les espaces créés et utilisés par les humains comme s’ils étaient une mise en scène. Son regard artistique interroge le bâtiment en tant que théâtre de la vie, mais aussi sa forme et sa texture. Toutefois, les protagonistes sont absent·e·s de ses clichés ; ils et elles répètent leur entrée en scène. Ainsi, l’on voit un terminal d’aéroport sans passagers, une salle de concert sans public, un siège de parti sans politiques. Les images de Matthias Hoch montrent des lieux en mutation, dans un état intermédiaire, en construction ou en transformation, entre ce qui a été et ce qui pourrait être.

Les œuvres présentées ont été réalisées entre 2017 et 2020 à l’aéroport de Berlin (BER) ainsi qu’à la Philharmonie de Paris et à l’Espace Niemeyer.

BER #34, 2017, c-print, 100x123cm ©Matthias Hoch/ADAGP Paris, Courtesy Galerie Nordenhake, Berlin/Stockholm/Mexico City

BER, 2017-2020
Un aéroport sans avions,
Un terminal sans passagers,
Une gare sans trains,
Une place de marché sans marché.

L’aéroport de Berlin-Brandebourg (BER) a longtemps été un grand projet inachevé, à moitié terminé, sans fonction, en attente. Durant trois ans, Matthias Hoch a exploré visuellement ce lieu d’immobilité, à la manière d’un archéologue : espace après espace – de la gare à la porte d’embarquement, en se mettant à la place d’un·e passager potentiel·le. Il en résulte des images d’une construction mystérieuse. L’aéroport, symbole même d’échanges mondiaux, de mouvement et de progrès, est saisi dans un état de léthargie, comme un lieu de visions perdues, qui a en quelque sorte quitté l’ordre linéaire du temps.

Paris #33, 2019, c-print, 100×180 cm ©Matthias Hoch/ ADAGP Paris, avec le soutien amicale d’Espace Niemeyer, Paris

Paris, 2019
Dans sa série d’œuvres Paris, 2019, Matthias Hoch se consacre à la Philharmonie de Paris, construite par Jean Nouvel et inaugurée en 2017, ainsi qu’au siège du Parti communiste français, conçu en 1972 par Oscar Niemeyer. À partir d’une description de l’état des lieux, il s’intéresse à l’inventivité, à l’organisation de l’espace ainsi qu’aux matériaux utilisés pour concrétiser les idées architecturales. Qu’il s’agisse d’éléments en métal au plafond devant des sources lumineuses à intensité variable ou d’éléments muraux en bois qui améliorent l’acoustique, de béton ou de tapisseries, la mise en scène est toujours au service de la fonctionnalité. Il en résulte des images étroites, des natures mortes scéniques que les spectateurs peuvent assembler comme les pièces d’un puzzle pour former une nouvelle structure.

Matthias Hoch (né en 1958 à Radebeul) a étudié la photographie à l’École supérieure des beaux-arts de Leipzig. Ses oeuvres photographiques traitent de l’urbanisme contemporain et de la société postindustrielle. Elles font partie de collections publiques telles que la Berlinische Galerie, la Kunsthalle de Brême, les Collections nationales de Dresde, le Musée des Beaux-Arts de Leipzig, la Pinakothek der Moderne de Munich et le Museum of Modern Art de New York.