Towards a Buddhist Ethics of Emptiness

Vers une éthique bouddhiste du vide 

Une des doctrines les plus importantes du bouddhisme est le déni de l’existence du soi (anātman). Cependant, comment peut-on éprouver de la compassion envers des êtres qui sont vides de leur individualité ? Cette question est particulièrement épineuse du point de vue de la philosophie occidentale, qui généralement met l’accent sur le libre-arbitre. Néanmoins, le bouddhisme dans l’ensemble décrit l’éthique comme une question liée à la libération de l’être et la perception de la vérité, plus qu’autre chose. Cela ne veut pas dire que le bouddhisme nie complètement le rôle de la moralité. Le moine koréen Wonhyo (617-686) a notamment affirmé l’impossibilité de faire preuve d’une réelle compassion sans qu’elle s’accompagne de dogmatisme et d’autosatisfaction. Selon lui, nous devrions aider les autres, non pas poussés par une détermination lugubre et sèche, mais parce que nous nous rendons compte que même si le bien et le mal sont des concepts vides, ils sont quand même nécessaires pour atteindre l’éveil. Cela résulte finalement en une vision de l’éthique où les individus s’aident mutuellement, par compassion sincère et spontanée.

One of the most important doctrines in Buddhism is the denial of the existence of self (anātman). However, how can we feel compassion towards beings that are empty of self? This question is particularly vexing from the perspective of Western philosophy, which generally emphasizes moral agency. However, Buddhism on the whole described ethics as a matter of liberation and perceiving the truth more than anything else. That is not to say that they denied the role of morality altogether. The Korean monk Wonhyo (617-686) in particular claimed that only on the basis of the doctrine of non-self and universal emptiness could we properly practice compassion while avoiding self-righteousness and dogmatism. According to him, we ought to help not out of some grim-lipped determination, but because we realize that even if right and wrong are empty they are still necessary to attain awakening. The end result is an ethics where individuals help one another out of genuine and spontaneous compassion.

 

Conférence (20 min)

Salle IV, 3h30